C’est avant tout une rencontre humaine qui a donné naissance à ce concert unique, fusionnant la musique traditionnelle du Burkina Faso, l’African Rock Blues de Zabda et la transe electronique d’Aradio Sciamano. Il s’agit d’écrire ensemble un vocabulaire commun imprégné de la culture «sound system», une musique dub à l’africaine.
Des sons acoustiques d’instruments traditionnels comme la calebasse ou le gembri, des extraits de discours, de textes sont associés sur des «loops» de claviers, guitares électriques et instruments numériques…

Élement fort liant tradition et problématiques actuelles, nous abordons la thématique de l’eau. Tenant une place prépondérante dans la culture africaine, l’eau est un symbole puissant présent dans de nombreux rituels. Elle est à la fois source de vie, moyen de régénération et de purification.

De l’eau «sauvage» à l’eau «domestique», elle joue également un rôle important dans notre géographie et l’industrie alpine. L’Isère et ses affluents ont inspiré crainte et respect et ont modelé la façon dont Grenoble s’est construite.

Nous traitons donc la dimension spirituelle mais aussi son aspect environnemental voire politique. Nous travaillons sur l’oralité, fidèles à la tradition des deux cultures : des extraits d’émissions radios, de discours politiques et de conférences scientifiques viennent se glisser dans les compositions musicales, sont samplés… Les textes sont portés en français ou en mooré.

Le concert prend la forme d’une radio «vivante». A la manière de la Mano Negra avec Radio Bemba, nous entrons dans le concert comme on cherche une station de radio, jonglant de fréquence en fréquence, pour ensuite se faire guider par la narration des émissions et de musiques proposées. C’est une aventure radiophonique, un récit initiatique, un conte électronique…